Quêtes obscures

Age : Date d'inscription : 22/11/2008 Messages : 49 Localisation :

Fergal entendit quelqu'un toquer à la porte avec un rythme particulier, celui qui indique que ce n'est pas un habitant du coin qui se trouve derrière la modeste petite porte de bois qui sert d'entrée. Il referma son livre sur les commentaires des Anciens qu'il rangea soigneusement dans un double-fond et entreprit à pas léger d'aller ouvrir la porte à son visiteur. Les volets étaient clos et seul une lanterne et un feu de bois éclairaient les lieux. L'air était lourd et réchauffé par un feu de cheminé qui était entrain d'étouffer. Le loquet se dégagea de son logis pour laisser s'entrouvrir la porte face à un homme encapuchonné. L'accoutrement de l'étranger donne à penser que c'est un coursier qui vient donner des nouvelles des autres villes, mais ce n'est pas le cas. Il vient par ordre d'un évêque de Balam pour transmettre les informations du contrat pour le prochain sacrifice. Fergal le laisse entrer et referme la porte derrière lui après un coup d'œil à l'extérieur. La neige tombe du haut des titanesques masses grises qui cachent le croissant de lumière proche de la fin de son quart; personne à l'horizon; la ville est encore endormie. Il propose une chaise à l'homme d'un signe de main, qui acquiesce d'un signe de tête, retire son capuchon et s'installe sur la chaise. Fergal prend s'assoit sur une autre chaise face à son interlocuteur qui retire un parchemin de son sac et le déroule sur la table.

"Coursier des prêtres de Miralemnon souhaite le bonjour au Sacrificateur Bereg de Amardor et vous apporte ce présent parchemin contenant les informations pour le prochain sacrifice qui aura lieu dans trente-cinq jours. Si vous échouez durant votre mission et que vous serez amenés dans les cachots, un prêtre des ombres de Fereas viendra vous libérer en échange de quelques Tads d'argent pour le prix des crochets et la prise de risques. Le délais impartit dépassé, des sanctions seront prises à votre égard pour omission au devoir. Je vous quitte à présent en vous laissant le contrat pour accomplir le reste de mes courses. Je vous souhaite un bon voyage et j'espère vous revoir pour le sacrifice à Miralemnon."

Fergal se leva et alla ouvrir la porte pour laisser partir le coursier qui s'en alla sans plus de politesse. Il referma la porte et la verrouilla. Il ne reviendra plus dans sa 'cabane' pendant plus de quarante-cinq jours. Il entreprit de préparer ses sacs de voyage et ses vivres pour aller accomplir sa mission dont les termes étaient exposés sur le parchemin. Il devait se rendre à Fereas pour enlever un comte y faisant un arrêt pendant son long voyage allant du Nord de Coredan à Balti. Il enroula soigneusement son parchemin qu'il rangea sur lui. Une fois de sa tenue de voyage il éteignit toutes les lumières, sauf une qu'il utilisa pour descendre dans ça cale dont il verrouilla aussi la porte d'accès qui étaient en fait un carré de plancher amovible. Il se dirigea ensuite vers le fond de sa petite cave qui était en majeur partie avec des murs de terres retenus par des poutres solides. Il prononça des paroles aux intonations étranges et une petite partie d'un mur de terre s'ouvrit pour donner accès à une galerie dont les murs étaient composés d'or blanc et de terre. Il alluma une torche et éteignit sa petite bougie pour entrer dans ce couloir dont il referma l'accès par une autre incantation.

On entendait des gouttes d'eau tomber à intervalles régulières dans la galerie tandis que Fergal circulait avec rapidité et habitude entre les divers couloirs et salles qui composaient la cathédrale d'or blanc où il venait d'entrer. Il arriva enfin au bout de son chemin après vingts minutes de marches dans les galeries obscures, en face d'une grande porte de bois et d'acier dans un coin d'un grand couloir éboulé par endroits. Un petit carré de lumière apparut alors au niveau du visage de Fergal et une ombre vient l'obstruer.

"Qui est-ce ?"

"Sacrificateur Bereg de Amardor, je souhaite traverser le sanctuaire pour sortir de la ville."

"Je vous ouvre."

Un des battants de la porte s'entrouvrit alors et Fergal entra. Là, les couloirs étaient éclairés de multiples torches accrochées sur les murs et les tapisseries et autres décorations témoignaient que le lieu était très fréquenté. Il y avait de multiples représentations de Balam, de sacrifices, de légendes et de rites des Anciens, le tout finement brodé et entretenu avec plusieurs couloirs menant à de petites portes de bois décorées de symboles signifiant ce que l'on peut trouver derrière. Il salua quelques personnes de loin et se dirigea à l'entrée du sanctuaire qui est à l'opposée de celle qu'il vient de prendre. Il déboucha alors sur un petit réseau de galeries menant à de longs couloirs où le vent s'engouffre toujours plus loin. Fergal alla jusqu'à une grille envahit de végétation et de neige qu'il poussa avec un peu force pour sortir. Il se trouvait loin de la ville qui n'était plus qu'un grand mur lointain; aucun guets ne pouvaient le voir.

Il sortit une carte et une boussole pour déterminer la direction à prendre jusqu'à Fereas et entama la marche. Pour aller plus vite il devra s'arrêter à une écurie de la forêt pour aller y chercher son destrier personnel. Il marchait voici de cela deux heures, les pieds entièrement dans la neige, à travers bois pour arriver jusqu'à ce qui semble être une petite maisonnette et des enclos mais qui est en réalité une petite écurie. Fergal s'arrêta au seuil de la porte d'entrée de la maisonnette et un jeune garçon l'ouvrit.

"B'jour, s'pour quoi ?"

"Je désir prendre mon cheval pour aller faire un voyage. Il se nomme Sabots de lune."

"Ah ! C'est-i m'sieur Fergal ?"

"Tout à fait."

"V'nez, vot'ch'val s'trouve derrièr' dans la grange. J'trouve que s'l'un des plus sympathiques. L'va nous manquer pour sûr, j'espèr' qu'vous r'viendrez vit'."

Fergal monta sur Sabots de lune et fit ses adieux au fils du vieillard qui tenait la vieille écurie après avoir accrocher ses sacs de voyage qui avaient commencés à peser bien lourd sur ses épaules. Il partit alors au galop sur un petit sentier de terre, en direction de Fereas. Les nuages s'affaiblissaient pour enfin laisser voir l'azur et les quelques timides rayons du Soleil qui peinent à se lever. Fergal continuait sa route à toute allure, ne croisant personne mais ressentant parfois des créatures nichées dans les bois qui n'osent pas s'attaquer de bon matin à une créature allant si vite. Au fur et à mesure que le temps passait, Sabots de Lune ralentissait peu à peu son allure sous le poids de la fatigue. Le Soleil était maintenant à son apogée et la neige commençait à se faire rare. Fergal s'arrêta au bord d'un petit ruisseau limpide où son cheval alla s'abreuver tandis qu'il mangeait une petite collation avant de reprendre la route. Il laissa son cheval brouter un peu d'herbe, se désaltérer et se reposer avant de reprendre la route. Quelques heures plus tard il croisa un ensemble de caravanes de mulets qui se dirigeaient vers Amardor. Il prit le soin de passer à l'écart tout en dissimulant son visage avec son capuchon. C'était Fythéas, un marchand qui se rendait souvent à Amardor. Ce dernier ne semblait pas l'avoir reconnu. Il prit le galop une fois que les caravanes étaient passées et s'arrêta une fois le crépuscule arrivant. Il n'y avait déjà plus de neige aux alentours mais le sol était un peu humide. Il tendit ses sens pour essayer de détecter si une créature était proche. Il n'y avait qu'un sanglier qui tapait dans la terre à l'aide de ses défenses. Fergal monta une petite tente et fit un feu de bois pour se réchauffer et cuir de la viande de mouton. Après avoir manger il retendit ses sens pour vérifier une nouvelle fois si entre temps aucune bête se serait approchée. Rien à signaler, le sanglier était d'ailleurs partit. Il attacha son cheval pour la nuit, éteignit le feu, disposa des petits pièges de magie sur le sol autour de son petit campement et alla se coucher...

L'aube allait bientôt pointer lorsqu'il se réveilla. Il n'avait pas eu de visiteur durant la nuit car aucun piège n'avait était cassée. Il détruisit ses pièges, rangea ses affaires qu'il remit sur le cheval et repartit sur le sentier pour continuer sa route. Fergal savait où s'était arrêté la cité nomade de Fereas car c'était indiqué sur le contrat. C'était déjà de bonnes heures de recherche et de danger en moins car les Tiraks ont pour habitude de s'installer dans les cités que laissent les nomades de Fereas derrière eux. Il croisa un coursier auquel il demanda des nouvelles des villes environnantes. Fereas se situait bien là où on lui avait dit et la personne qu'il cherche devrait arriver deux jours avant lui; parfait car il faut que la personne ait le temps de s'installer pour qu'il puisse s'infiltrer à l'aise comme s'il apportait encore de nouvelles affaires. Il quitta le coursier et continua sa route. L'apogée du Soleil passé et le déjeuner dégusté, Fergal commençait à distinguer plus de feuillus que de conifères: il s'approchait petit à petit de l'objectif. Il ne lui manquait plus que environ deux jours car son cheval galopait rapidement alors qu'il aurait pu mettre le double de temps à pieds. Le crépuscule s'étant installé, Fergal décida de s'arrêter pour dormir. Il fit la même chose que l'autre soir. Cependant, cette fois-ci il distingua clairement qu'un Tirak s'approchait de lui. Fergal anticipa son approche et disposa un piège sur le sol en manipulant la terre et les végétaux environnants par la magie. Le Tirak sortit des feuillages des arbres et se prit dans le piège qui le blessa mais pas suffisamment pour l'abattre. Fergal généra alors par une incantation une boule de flammes entre ses mains qu'il jeta au visage du Tirak pour l'aveugler. Ce dernier cria de douleur et tapait dans le vide pour essayer d'attraper la personne qui lui a brûlée légèrement le visage. Fergal approcha derrière le Tirak et planta son épée dans son dos mais le Tirak lui donna un coup sur le côté du torse avec une massue. Fergal tomba à terre mais se releva en marmonnant une incantation qui fit sortir de terre une racine qui se mit à essayer d'étrangler le Tirak. Pendant que celui-ci se débattait face à la racine, Fergal continua de marmonner à toute vitesse ses incantations jusqu'à ce que le Tirak ne puisse plus être en mesure de se défendre. Fergal s'avança alors vers le Tirak et lui planta son épée en travers de la gorge tout en descendant. Le Tirak gémit, fit des mouvements convulsifs et cessa de vivre. Fergal laissa le corps du Tirak attaché par des racines, la gorge tranchée, pour aller dormir. Il devait surement avoir été déshonoré dans sa tribu et donc banni. Néanmoins Fergal pouvait bénir Balam de lui avoir transmis des pouvoirs car sans eux il ne sait pas ce qu'il aurait fait face au Tirak. Fergal passa ensuite le même rituel que la nuit dernière avant de s'endormir.

Deux aubes et deux crépuscules passèrent sans histoire et Fergal, sur Sabots de Lune au galop, commençait à voir la cité nomade de Fereas au loin. Il était maintenant arrivé et le plus dur commençait.

[Amardor et ses cathédrales d'or blanc -> la cité nomade de Feréas]